L’aventure reprend le 6 août, jour de la fête nationale bolivienne : en route pour l’Amazonie. Toutefois, histoire de se mettre en jambe, nous avons prévu juste avant de prendre le bus pour Guanay, de faire à vélo la « route de la mort », nom donné à un tronçon de route de 73 kms avec un dénivelé de 3500 m. Le point de départ est à une trentaine de kilomètres de La Paz. Une fois arrivés sur place, notre guide nous distribue les équipements. Nous sommes à 4700 m, il fait très froid ; nous enfilons nos combinaisons, nous mettons notre casque et c’est parti. La première partie de la route est en bitume ; nous nous suivons prudemment en file indienne. Rapidement, nous empruntons une piste. Nous avalons la poussière mais le panorama est très spectaculaire.
4 heures plus tard, nous arrivons intacts mais un peu fatigués au bout de la « death road ». Notre guide nous emmène dans un hotel où nous pouvons nous doucher et déjeuner rapidement car nous avons peu de temps avant de prendre le bus pour notre destination finale. En définitive, le bus nous prend avec plus de 1h30 de retard. Il est 17 h (déjà !) et nous ne sommes pas au bout de nos peines et de nos surprises. Il s’agit d’un bus typique, bondé, avec pour seuls touristes la famille Bardy-Carcaud. Il fait très chaud et l’odeur dans le car s’en ressent. Mais, bien vite, nous oublions provisoirement la senteur ambiante, lorsque la route devient piste avec circulation à gauche (!!!) et que notre seul horizon est une poussière épaisse, comme dit Julie : » nous sommes en immersion totale » et je rajouterai pour un temps certain car ce voyage en bus va durer ! En tout plus de 5 h sans aucun arrêt ni pour manger ni pour p….. ! Dur dur ! Nous arrivons un peu éprouvés et énervés contre l’agence qui nous a organisé ce voyage. Heureusement, nous sommes accueillis à Guanay par Aquile, notre guide pour les prochains jours. Ils nous conduit sans tarder à notre hôtel… Enfin à notre lieu de repos pour la nuit… 2 cellules avec des lits simples en métal complètement creux, une ampoule qui pendouille au plafond, douche froide et toilettes au fond du couloir… Dans la chambre voisine, toute une famille, affalée, regarde la télévision et last, but not least, le concert populaire du 6 août bat son plein sur une place voisine !!! Nous sommes dépités… Et exprimons notre énervement à Aquile qui est bien désolé. Nous allons tout de même manger un morceau et parler du programme de la journée du lendemain.
La nuit n’a pas été si mauvaise… Vu la qualité des matelas, il fallait mieux dormir seul ! La fiesta a duré jusqu’à 6h du matin… Heureusement, les boules quies ne sont pas faites pour les chiens !
Nous avons rendez-vous avec notre guide à 8h30 pour un petit déjeuner local au bord de la rivière. Riz, viande de bœuf, œuf sur le plat, plantain frite… C’est consistant et ça fait du bien. Pendant ce temps là, on règle des autorisations militaires de navigation vers le parc national de Madidi.
Martin, celui qu’Aquile nous a présenté comme son « assistant » s’active pour charger le bateau : une très longue pirogue à moteur avec un petit toit en son centre. Finalement personne d’autre dans notre groupe… C’est un tour privé !
La rivière est large, boueuse et peu profonde en cette saison sèche… Du coup, pas mal de rapides que nos guides, qui connaissent parfaitement bien leur terrain, franchissent sans encombre. Sur les rives, pas mal de sites d’orpaillage assez impressionnants avec des grosses pelleteuses et des remblais qui défigurent un peu le paysage.
Nous faisons une première halte pour une promenade en forêt vers une cascade, lieu de baignade. Une grosse demi-heure de marche au bord d’un affluent… Mousses, rochers glissants, boueux, ambiance moite. Ce n’est pas si facile et nous arrivons transpirants à la cascade. Le lieu tient ses promesses : une très jolie piscine naturelle ou nous nous baignons avec délice. Martin a apporté son savon et c’est l’occasion d’une bonne douche.
Au retour, Aquile a préparé le repas que nous partageons avec un petit groupe de 4 français qui font aussi la descente mais sur un radeau constitué de chambres à air et de morceaux de bois assez grossièrement assemblés… Plus sportif dans les rapides mais aussi plus lent : ils vont mettre 5 jours à faire le même parcours que nous.
Nous reprenons la navigation… Pause dans le dernier village avant le parc où nous achetons des biscuits et du coca pour les garçons… Aquile achète une bouteille de vin en prévision de la soirée.
A la tombée de la nuit nous accostons sur une petite plage. Heureusement pas trop de moustiques. Nous installons les 3 petites tentes quasiment à la frontale.
Le diner est servi sur le bateau… Ensuite, nous buvons la bouteille de vin en discutant. Il était question d’une balade de nuit dans la forêt, mais finalement nous renonçons. Les gars sont fatigués et pas très rassurés par la proximité de la jungle : nous nous couchons.
Après un petit déjeuner copieux, nous repartons… Assez rapidement nous atteignons l’entrée du Parc National Madidi.
Notre première halte est là encore pour une cascade toute proche, un peu en hauteur assez difficile d’accès mais vraiment très agréable pour un bain. Nous en profitons bien et malheureusement le payons un peu cher en piqûres de moustique !!
Bien rhabillés nous déjeunons et repartons. Cet après midi, nous devons faire une marche dans la jungle pour observer la faune et la flore. Martin nous guide sur des petits sentiers… Il casse régulièrement des arbustes pour marquer notre chemin. Arbres impressionnants, lianes, racines… Et bruits d’animaux, c’est la vraie forêt sauvage ! Malgré les efforts de Martin, nous ne verrons qu’une grande horde de cochons sauvages qui nous chargent presque.
L’ambiance est moite, nous transpirons.
Retour à la plage où nous avons laissé notre bateau, nous reprenons notre navigation vers le lieu de campement qu’Aquile a prévu pour ce soir : en face d’une falaise où nichent les perroquets. Nous prenons une « douche » dans la rivière, très agréable mais rhabillage express car les moustiques sont bien plus nombreux qu’hier.
Repas sympa, nous discutons autour d’un plat de pâtes avant de rejoindre nos petites tentes… Quelques éclairs au loin…
Et vers 3 ou 4 h du matin, ce qui devait arriver arriva : l’orage éclate, pluie battante… Martin s’active pour protéger nos affaires et fermer les tentes. Il pleut toujours des cordes à notre réveil. Nos affaires ont pris un peu l’eau, nous attendons une accalmie. Finalement nous réussissons à plier le campement entre deux averses et nous repartons. Le programme de ballades prévu est chamboulé, impossible avec toute cette pluie. Nous allons directement à Rurrenabaque où, après un almuerzo rapide, nous prenons congé de Martin et Aquile qui repartent en sens inverse…
Il a plu toute la journée…. Espérons que la meteo sera plus clémente demain car nous partons pour trois jours dans les « pampas ».