Le lever de soleil sur le lac entouré de volcans est l’expérience d’une vie !!

C’est absolument magnifique, une impression de plénitude, de calme, de luxe et de volupté. Petit déjeuner en terrasse ambiance dolce vita avant de partir en bateau pour la petite ville de Santiago Atitlan, une communauté du lac chargée d’histoire et de traditions. Nous sommes accueillies par Lola, une jeune femme qui propose des visites « authentiques » de la communauté. Nous sommes assaillies de vendeuses et vendeurs de tous poils dès notre arrivée… il faut s’éloigner du port et de la rue « touristique » pour trouver un peu de calme.

Lola nous emmène tout d’abord à la confrérie qui héberge Maximon, l’Abuelo qui exauce les prières des croyants qui viennent le solliciter par l’entremise de jeunes chamans. Maximon est une sorte de statue habillée d’une multitude de cravates, aux pieds de laquelle s’accumulent les offrandes.
Nous allons ensuite au marché couvert. Tout ce que j’aime. Fourmillement de femmes en costume traditionnel orné d’oiseaux brodés, vendeuses et vendeurs occupent chaque centimètre carré de ce grand centre commercial… et les affaires se poursuivent dans la rue, même si aujourd’hui ce n’est pas le jour du grand marché.






Les hommes ont ici un étrange costume traditionnel constitué d’un pantacourt blanc à rayures violettes orné d’oiseaux brodés. Les femmes âgées arborent une drôle de coiffe : un grand ruban de tissus d’environ cinq mètres de long enroulé sur lui-même sur le haut de la tête, un peu comme une auréole. La pièce de 25 centavos représente d’ailleurs une femme de Santiago Atitlan avec sa coiffure.

Direction la Cathédrale parée de grande tentures violettes à l’occasion du Carême. La nef est blanche, simple, décorée de statues des saints d’un style un peu naif. Une petite chapelle est dédiée à un père missionnaire américain accusé de soutenir les populations locales et la guérilla et tué dans son presbytère par l’armée dans les années 90 durant la guerre civile. L’armée est non-grata ici. Un parc du souvenir à quelques kilomètres de la ville commémore un triste épisode durant lequel une quinzaine de villageois a été abattue lors d’une intervention militaire.

Nous allons ensuite déjeuner chez l’une des sœurs de Lola notre guide. Atelier tortillas avant de s’attabler devant un délicieux bouillon de poulet et légumes. Dans un anglais impeccable, Lola nous raconte son histoire, sa mère assassinée quand elle était toute jeune, ses efforts pour continuer ses études en vendant des travaux de broderie, sa persévérance pour se faire accepter à la Mayan school, une initiative privée pour l’éducation des jeunes filles, l’aide qu’elle apporte aujourd’hui à sa famille en essayant de valoriser les compétences de chacun dans l’accueil des groupes qu’elle reçoit… Une belle personne, un modèle de force, de courage et de résilience.
Sur le chemin du retour vers le port, impossible de résister à la pression des vendeuses d’artisanat qui bradent des tissages, des blouses brodées, des bracelets en perles colorées.

Retour à l’hôtel pour buller en admirant le coucher de soleil, et profiter d’un bain chaud sous un ciel étoilé. Le lendemain, avant de quitter ce petit paradis, petite marche au bord du lac vers le village de Jaibalito, repère hippy avec effluves de marijuana et cours de yoga, puis baignade rafraichissante dans le lac…
