La vie nous joue parfois de drôles de tours. Coïncidence ? Il y a quelque mois, je confiais à une amie mon désir de légèreté, de liberté : se libérer des contraintes matérielles, s’alléger du « matériel » superflu pour pouvoir voyager et poser ses valises quelques mois à la découverte d’une ville, d’un pays. A l’époque, je ne sais pas pourquoi, je pensais à Saint Petersbourg… Eh bien ce sera Paris ! Oui, six mois à Paris pour vivre une nouvelle aventure d’un genre particulier ; une aventure du genre de celles qu’on n’a pas du tout envie de vivre, mais qui vous remet les idées en place et relativise d’un coup toutes les petites misères de l’existence.
Comme onthetreqagain, c’est une aventure familiale : nous la vivons ensemble quoi qu’il arrive et même si certains jours c’est difficile de lutter contre les forces centrifuges. Pourtant chacun surmonte la difficulté à sa manière…
Clément affronte l’obstacle, pas le choix il est en première ligne, il avance tout droit, pleine pente, un peu comme le sentier du volcan Inerie, pas de lacets. Il tombe, glisse, se raccroche, continue, les yeux fixés sur l’horizon… 6 mois, putain 6 mois !
Jean-Noël trompe son angoisse par la gestion administrative : il est le chef de famille, il doit assurer ! Peut-être y-a-t-il là une idée de thérapie nouvelle ? Il est présent, le plus possible… inimaginable de ne pas être à l’hôpital, même quand l’épuisement se fait sentir. Effet secondaire inattendu : il est devenu accro au scrabble en ligne !!! Lui qui refusait systématiquement toute partie avec moi les dimanches soirs d’automne autour d’un bon thé chaud.
Pierre a essayé de rester dans sa bulle un moment, comme si toute cette agitation allait cesser rapidement… et puis il a bien fallu se rendre à l’évidence que la situation allait durer. Dur dur, même avec la tête bien cachée dans la capuche d’un sweat, d’affronter l’inquiétude, la séparation, le déracinement… tout en même temps ! Heureusement, les sœurs et les cousins étaient là pour soulager un peu la peine et donner encore un petit air de vacances à cet été si bizarre.
Et moi… impuissante à protéger ma famille de ce cataclysme, mais sans culpabilité excessive, j’essaye de tenir le coup en mode méthode Coué. Je crois en notre bonne étoile, on va s’en sortir, ça va aller, ça va aller, ça va aller… On vit au jour le jour et à chaque jour suffit sa peine !
Comme dans toutes les mésaventures, nous cherchons les cadeaux cachés, les petites pépites que nous offre la vie… et la récolte est généreuse. Merci à Solène qui nous a soutenu, nourris, logés, consolés… et que nous avons la chance de voir s’arrondir. Nous serons là pour la naissance du petit prince et c’est inespéré et inestimable. Merci à Sandra et à sa joie de vivre en acier trempé : tourbillon d’histoires, de bons plans, d’expériences culinaires et voyageuses dont nous pouvons profiter avant son grand départ autour du monde. Merci à Stan qui malgré ses angoisses et ses états d’âme vit cette aventure avec Clément. Merci à Noé présente dès le premier jour pour veiller sur nous et offrir à Pierre un grand bol d’air frais vendéen… Merci à tous nos amis pour leur présence bienveillante et leur soutien.
Et aussi… boire une bière en terrasse, marcher dans la rue en petite robe légère, aller au théâtre, prendre les transports en commun, respirer l’air de Paris, manger du fromage, faire les courses chez Monoprix, aller dans une librairie, faire le marché le samedi… et tous ces petits plaisir parisiens qu’on avait presque oublié !!!
Très émue et admirative de la force de ce récit d’un trèq pas prévu. Il est plein de justesse et de force de vie. Je pense à vous.
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Coucou Julie, coucou les Bardy… Paris est un peu loin de Casablanca, mais pas assez pour que mes pensées ne reviennent pas régulièrement à vous 4, si courageux si magnifiques dans votre périple pas très glamour cette fois ci…Toutes les bonnes ondes africaines vous accompagnent,les copains pensent à vous, toujours! On vous attend de pied ferme et je vous embrasse fort…
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